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The Copenhagen Letter

· 4 minutes de lecture · Par Thomas Michel

La lettre originale a été écrite en 2017 lors du TechFestival à Copenhague, elle fait suite à un débat de 48h qui a réuni 150 participants parmi lesquels on trouve des technologues, designers, philosophes, enseignants, artistes. Cette lettre reflète leur engagement, entamant une conversation sur les valeurs et les principes qui guident la technologie.

 

Copenhague, 2017

À celles et ceux qui façonnent la technologie d'aujourd'hui :

Nous vivons dans un monde où la technologie ronge la société, l'éthique et notre propre existence.

Il est temps de prendre nos responsabilités pour le monde que nous créons. Il est temps de placer l'humain avant le business. Il est temps de remplacer la rhétorique creuse de "bâtir un monde meilleur" par un engagement à des actions concrètes. Il est temps de s'organiser et que chacun se considère comme responsable.

La technologie ne nous est pas supérieure. Elle devrait être gouvernée par chacun d'entre nous, par nos institutions démocratiques. Elle doit se conformer aux règles de nos sociétés. Elle doit répondre à nos besoins, individuels et collectifs, autant que faire se peut.

Le progrès est plus que l'innovation. Nous sommes des créateurs passionnés. À nous d'initier une nouvelle période de Renaissance. Nous ouvrirons et alimenterons des débats publics intègres au sujet du pouvoir des technologies. Nous sommes prêts à servir nos sociétés. Nous utiliserons les moyens à notre disposition pour faire progresser nos sociétés et leurs institutions.

Bâtissons sur la confiance. Construisons une véritable transparence. Nous avons besoin de citoyens numériques, pas de simples consommateurs. La transparence est essentielle pour comprendre comment la technologie nous façonne, savoir quelles données nous partageons, et qui y a accès. Considérer l'autre comme une marchandise, dont on peut capter un maximum de profit économique, est mauvais, non seulement pour la société en tant qu'entité interconnectée, mais aussi pour chacun d'entre nous.

La conception doit être ouverte à l'examen. Nous devons encourager une réflexion publique, continue et critique de nos définitions du succès car cela définit la façon dont nous concevons pour les autres. Nous devons concevoir avec celles et ceux pour qui nous créons. Nous ne devons plus tolérer les conceptions à but addictif, de tromperie ou de manipulation. Nous devons concevoir des outils que nous aimerons confier à nos proches. Nous devons questionner nos intentions et écouter notre cœur.

Passons d'une conception centrée sur l'humain vers une conception centrée sur l'humanité. Notre communauté a une grande influence. Nous devons protéger et encourager le potentiel de faire le bien. Nous devons prendre en compte les inégalités, avec humilité et amour. Au final, notre récompense sera de savoir que nous avons fait tout notre possible pour laisser notre jardin un peu plus vert qu'à notre arrivée.

Nous qui avons signé cette lettre, nous nous tiendrons, ainsi que tous les autres, pour responsables de mettre ces idées en pratique. Tel est notre engagement.

Nous avons signé cette lettre, car elle représente les valeurs que nous défendons ainsi que notre engagement philosophique et politique vis-à-vis de la technologie. Si, comme nous, vous pensez ainsi, nous vous encourageons à partager cet article et à signer la lettre dès maintenant : https://copenhagenletter.org Vous pouvez aussi en discuter au sein de la communauté des Compagnons du DevOps.

PS : au moment de publier cette lettre, nous constatons que Framasoft en a déjà réalisé une traduction en 2017 (lien). Cela n'empêche pas de reparler de cette initiative toujours d'actualité.

Cette traduction libre est réalisée par Thomas Michel avec les corrections et suggestions de Christophe Chaudier, tous les deux font partie du collectif Lydra.